Le réchauffement climatique va créer des conditions « bien plus favorables » pour la vigne en Bretagne même s’il existe une incertitude concernant les précipitations, estime le climatologue Hervé Quenol, directeur de recherches au CNRS (Laboratoire LETG, Université Rennes 2).
Avec le réchauffement climatique, la Bretagne devient-elle une région propice à la culture de la vigne ?
La Bretagne connaît un engouement assez incroyable. Ces dernières années, énormément de petits vignobles ont été plantés parce que les conditions thermiques sont intéressantes. Jusqu’à récemment, c’était plutôt des associations ou des agriculteurs qui plantaient quelques plants de vigne. Maintenant, les premiers vignobles commerciaux commencent à se planter. On observe une remontée vers le Nord des zones de culture potentielle de la vigne. La vigne a besoin d’une somme de températures accumulées tout au long de sa croissance. Aujourd’hui, en Bretagne, on est au niveau des températures de l’Anjou d’il y a 50 ans. À la station météorologique de Quimper, on a une valeur (thermique) qui équivaut à ce qu’on avait à Angers dans les années 70-80.
Ce phénomène est-il voué à se poursuivre dans les années à venir ?
Au niveau des températures, c’est assez positif. Il y a pas mal d’incertitudes mais il n’y a aucune raison qu’on n’arrive pas à faire du vin en Bretagne ces prochaines décennies. Les conditions seront bien plus favorables qu’aujourd’hui. Cependant, on parle toujours de la température mais il y a encore beaucoup de précipitations notamment l’été, ce qui pose des problèmes de maladie pour la vigne.
Retrouvez ci-dessous son interview réalisée pour le Télégramme… https://www.letelegramme.fr/france/avec-le-rechauffement-des-conditions-bien-plus-favorables-pour-la-vigne-en-bretagne-09-09-2020-12613751.php