Une vinification en blanc de noir pour renouer avec les marchés

Le vigneron à reprogrammé son pressoir de 20 hectolitres. Après 3 remplissages, il a sorti 15 hectolitres d’un moût pauvre en anthocyanes, auquel il a ajouté un peu de charbon actif et de colle végétale. – crédit photo : Jérôme Boutinon

Une cuvée de merlot pressuré comme un blanc est en cours de fermentation dans les chais du château Hostin Le Roc. Il donnera un vin aux notes amyliques qui devrait séduire les cavistes. Par Marion Bazireau pour Vitisphère

S’ils portent le nom d’un vieux cépage bordelais, c’est avec un regard neuf que Catherine et Jérôme Boutinon ont repris les rênes du château Hostin Le Roc il y a 5 ans, dans l’Entre-deux-Mers.

Pour sortir de la spirale infernale du tonneau à 800 €, ces deux anciens ingénieurs parisiens ont d’abord développé la bouteille et dépoussiéré l’image du domaine. Le succès est au rendez-vous, notamment en CHR et chez les cavistes.

Limités par leur parcellaire composé de 70 ares de sauvignon contre plus d’une vingtaine d’hectares de merlot, et quelques cabernets sauvignons, les néo-vignerons ont décidé de faire appel à Romain Traste pour développer leur gamme.

« Jérôme m’a appelé le 17 décembre pour me souhaiter mon anniversaire et me proposer de signer un contrat » se souvient le dirigeant de la société de conseils Ecotone oenologie.

Une alternative au sauvignon

Romain Traste leur a conseillé de planter du sémillon, du viognier ou du vermentino pour proposer une alternative au classique sauvignon frais et thiolé.

En attendant, ils se sont lancés dans la vinification d’un blanc de noir, à la champenoise, en remplaçant le pinot par un merlot habituellement dédié au rosé ou au second vin rouge de la propriété. « J’ai aidé Jérôme à reprogrammer son pressoir de 20 hectolitres avant qu’il ne vendange samedi dernier. Après 3 remplissages, il a sorti 15 hectolitres d’un moût pauvre en anthocyanes, auquel il a ajouté un peu de charbon actif et de colle végétale » raconte Romain Traste.

Après quelques soucis avec sa patatine, Jérôme Boutinon n’a réussi à faire chuter la turbidité de sa cuvée qu’à 86 NTU, au lieu des 50 espérés.”

Du bonbon anglais et du fruit jaune”

« Mais en jouant sur la levure, les apports azotés et les températures de fermentation, qui est très bien partie, nous devrions réussir à obtenir un profil complètement amylique, avec un côté bonbon anglais, fruits jaunes, et un milieu de bouche très gras » s’enthousiasme Romain Traste.

Ce 22 septembre, le trio a eu l’idée de tenter une autre expérience, vinifier un rouge léger et très fruité. « Nous pensons pousser une levure torulaspora au maximum de ses capacités fermentaires, autour de 7% vol. alc. avant de complémenter avec une saccharomyces classiques et d’écouler autour de 1030 de densité, pour terminer la vinification en phase liquide».

Nul doute que ces deux cuvées originales, en appellation vin de France, boosteront les vente des bordeaux classiques des Boutinon.

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